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La carie des dents de lait et ses conséquences

Des dents de lait en bonne santé pour une dentition permanente de qualité

La carie de dent de lait

Vous êtes vigileantes, c’est certain.
Mais il n’est jamais inutile de le rappeler : ce n’est pas parce que les dents de lait sont un jour destinées à disparaître qu’il faut laisser les caries s’y installer.
D’autant que seule une denture de lait complète et saine permet à l’enfant de mâcher correctement et de s’alimenter sainement

De mauvaises dents depuis des générations…

Et non ! Une idée reçue !

Les connaissances scientifiques et pratiques de ces dernières années ont démontré que si l’hérédité jouait un certain rôle sur l’incidence de la carie, il n’était pas du tout obligatoire que l’enfant ait de mauvaises dents si les parents ont de mauvaises dents.

Quand la carie survient tout de même

Quelles conséquences ?

  • Douleurs, troubles du sommeil, fatigue anormale

Les caries proximales des molaires, d’abord invisibles et non douloureuses, évoluent au niveau des faces proximales en permettant l’accumulation de résidus alimentaires dans l’espace inter-dentaire.

Cette compression de la papille inter-dentaire est la cause de vives douleurs lors de la mastication, mais aussi loin des repas, parfois même la nuit, entraînant insomnies et fatigue.

Les caries situées au niveau des surfaces de mastication sont à l’origine des réticences et des refus de l’enfant devant certains aliments en privilégiant la nourriture molle.

Le dépistage de ces caries doit être systématique afin que les soins précoces soient entrepris sur des dents peu abîmées.
L’examen radiographique permet de détecter la moitié des lésions carieuses invisibles cliniquement.

  • Conséquences esthétiques et psychologiques

Lorsque les caries atteignent de façon précoce les surfaces des incisives, parfois dès l’âge de 18 mois, elles sont à l’origine de désordres esthétiques et fonctionnels importants.

C’est le cas du syndrome des polycaries du nourrisson, appelé « syndrome du biberon », dans lequel les incisives maxillaires finissent par être réduites à de petits résidus brunâtres et  qui est consécutif à leur contact quasi-permanent avec des liquides sucrés.

Chez les enfants, les caries visibles ou la perte anormale de dents temporaires peuvent être génératrices de gêne, de repli sur soi, parfois d’agressivité.
Ces réactions sont aggravées par la douleur, l’anxiété et la peur des soins.

  • Conséquences sur l’hygiène buccale

Les cavités carieuses sont des niches microbiennes, différentes bactéries venant s’ajouter à celles responsables de la carie.

Ces surinfections peuvent être à l’origine de mauvaise haleine.

En présence de caries, l’enfant évite souvent de brosser les zones malades, sensibles.

  • Conséquences fonctionnelles

Les destructions carieuses et les pertes prématurées de dents, même de dents temporaires, peuvent être à l’origine d’altérations de l’état général.

En ce qui concerne les relations avec l’état nutritionnel, plusieurs travaux ont montré l’existence d’une corrélation entre caries dentaires multiples et état nutritionnel ou croissance médiocres.

Elles sont responsables de difficultés dans la mastication des aliments.

Les pertes dentaires sont également responsables de troubles de la phonation, les dents étant indispensables pour la prononciation de certains phonèmes.

  • Conséquences sur la croissance et le développement

La dent temporaire est le meilleur mainteneur d’espace dans les trois dimensions : sagittal, frontal et horizontal.
Toute pathologie carieuse aboutissant à la perte de la dent, sera à l’origine de perturbations dans la croissance des arcades et dans la mise en place des dents permanentes.

Il en est de même pour les dents permanentes qui commencent leur évolution à partir de six ans.
La perte prématurée de la première molaire, dite « dent de six ans », si souvent cariée de façon précoce, sera très préjudiciable à la croissance et au développement des arcades dentaires entre les âges de 6 et 18 ans.

  • Conséquences infectieuses

Les dents temporaires comme les dents permanentes peuvent présenter des complications de la carie à l’origine d’une infection.
Celle-ci peut rester localisée et se traduire par des abcès situés au niveau de la gencive en face des dents malades.

La particularité des ces infections locales chez l’enfant est la quasi-absence de douleurs. Quand le processus infectieux évolue, la conservation de la dent est souvent impossible, voire dangereuse.

Il faut rappeler la gravité de certaines de ces infections qui peuvent s’étendre au maxillaire, à la face et à d’autres organes à distance comme le cœur, les reins, les articulations, etc…

Comment prévenir la carie des dents de lait ?

La prévention repose sur trois éléments indissociables :

Le contrôle de la consommation des sucres, cariogènes

  • Pour les nourrissons, éviter de leur donner un biberon sucré au coucher et pendant la nuit ou trop longtemps dans la journée.
  • Pour les plus grands, proposer les aliments et boissons sucrés au moment des repas plutôt qu’en grignotage : c’est la prise fréquente de produits sucrés tout au long de la journée qui va provoquer la carie (ne privons pas nos enfants de dessert mais ne remplissons pas leurs poches de bonbons !).

Une hygiène bucco-dentaire rigoureuse

Instaurer le brossage systématique des dents après le petit-déjeuner et avant le coucher, après le déjeuner quand cela est possible.

Des visites régulières chez le chirurgien-dentiste

Qui pourra vérifier le bon état dentaire et, dans le cas contraire, dépister et soigner de façon précoce des caries débutantes, petites et non douloureuses.

Du fluor

L’augmentation de la résistance des dents à la carie par l’utilisation du fluor prescrit par le médecin dès la naissance et par celle de dentifrices contenant du fluor.

En pratique, l’AFSSAPS recommande une supplémentation systématique (par gouttes ou comprimé) de la naissance à l’âge de 2 ans dans les régions où la teneur en fluor des eaux de boissons est inférieure à 0,3mg/l.
Les apports en fluor doivent être maintenus jusqu’à l’âge de 12 ans à raison de 0,05mg/kg/j tous apports confondus, sans jamais dépasser 1mg/j.
La supplémentation médicamenteuse doit être adaptée aux autres apports fluorés, après avoir réalisé un bilan de ces apports.


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