Autour de l'accouchement

Le déroulement de l’accouchement

C’est le jour J, relaxez-vous (autant que possible!) et suivez le guide.

Ça y est, c’est parti !! Votre puce a décidé de sortir de sa cabane ! A moins que ce ne soit le médecin qui ait décidé de l’en sortir… Il va falloir le mettre au monde, maintenant, ce petit bout’chou. Pour ne pas s’inquiéter inutilement et comprendre le déroulement de ces heures extraordinaires, Bébé Guide vous raconte le déroulement d’un accouchement-type. En voiture !

« Bonjour, je viens accoucher… »

Rendez-vous compte ! Cette phrase que vous ou votre compagnon prononcerez à votre arrivée à l’accueil de la maternité, tout échevelés, essoufflés, surexcités, vous vous en souviendrez longtemps !

Plus stoïque, la dame de l’accueil vérifiera que vous êtes bien inscrite (je vous vois débarquer aux Diaconnesses, la bouche en cœur, alors qu’on vous attend ailleurs !), préviendra les sages-femmes et vous enverra en salle de travail pour un monitorage et un toucher vaginal. Objectif : vérifier le rythme cardiaque de votre bébé et mesurer la dilatation, voire l’effacement du col de l’utérus.

Pendant ce temps-là, Chouchou ou la future grand-mère, pleins d’émotions, pourvoiront aux formalités administrative (les étiquettes de la Sécu, le coup de fil à la mutuelle pour la prise en charge, télé ou pas télé, etc.).

De votre côté, l’attente commence. Les contractions aussi. On vous rase généralement le pubis, notamment à côté des grandes lèvres et entre la vulve et l’anus, dans le but de faciliter la réalisation d’une épisiotomie. Vous êtes mise sous perfusion. Cette précaution est utile pour de multiples raisons : elle permet un accès immédiat à une veine en cas de problème, d’injecter de l’ocytocine pour accélerer la dilatation du col, ou simplement du glucose pour restaurer vos forces en cas de travail long et fatiguant.

Toujours sous monitoring (ou, si vous êtes chanceuse, sous monitoring ambulatoire ou intermittent), il ne vous reste plus qu’à attendre l’accélération des événements en supportant les contractions qui vont s’intensifiant.

La péridurale

C’est généralement quand vous ne supportez plus les contractions – et si bien sûr vous l’avez souhaité – que l’anesthésiste fait son entrée, tel un Zorro des temps modernes, accueilli à bras ouverts malgré l’impressionnante longueur de son aiguille (qu’il cache, d’ailleurs). C’est aussi le moment où l’on fait sortir Monsieur. La pose de la péridurale est vraisemblablement un acte trop impressionnant pour des yeux innocents.

Alors, que se passe-t-il réellement dans votre dos soulevés par les vagues de contractions ?

Tout d’abord, la sage-femme vous fait asseoir au bord du lit, en tailleur, le dos bien rond et vous supplie de ne pas bouger. Après une anesthésie locale et pendant une pause entre deux contractions, l’anesthésiste introduit une longue aiguille entre la 3e et la 4e vertèbre lombaire par laquelle il fait passer un cathéter (un tuyau tout fin en plastique) qui lui permettra d’injecter le produit anesthésiant. Le cathéter, absolument indolore une fois introduit, restera en place tout au long de l’accouchement et même quelques heures après.

Entre la mise en place de la péridurale et l’effet anesthésiant complet, comptez environ 20 minutes. L’anesthésie est efficace une heure et demi en moyenne. A renouveler autant de fois que nécessaire, soit par l’anesthésiste, soit par vous-même au moyen d’une poire, si la maternité est équipée de PCEA (Patient Controlled Epidural Analgesia).

L’expulsion

Une fois la péridurale posée, la suite des événements devrait normalement être une promenade de santé (parfois un peu longue…) jusqu’au moment fatidique de la poussée, qui survient quand la dilatation de votre col utérin est à 10 cm et la tête de votre poussin enfin engagée dans le bassin.

On vous installe en position gynécologique, les pieds dans les étriers, les mains posées sur les poignées, pour s’y accrocher, le moment venu. C’est le moment intense où vous repensez à vos cours de préparation à l’accouchement, le mythique « inspirez-bloquez-poussez-soufflez » que l’on vous a tant répété. Un conseil : imaginez-vous constipée. Pas très poétique, mais c’est très efficace. A chaque contraction, la sage-femme, vous demandera de pousser autant que vous le pouvez.

C’est le moment où la paire de ciseaux chirurgicaux peut faire son apparition : si l’équipe juge que votre périné est trop distendu, l’obstétricien pratiquera une épisiotomie, la hantise de toutes les femmes.

Cependant, dans un tel moment, c’est le cadet de vos soucis. Vous, vous poussez. Vous poussez jusqu’à ce que la tête de Junior apparaisse. La sage-femme dégage alors délicatement votre bébé. Il crie, on coupe le cordon ombilical, il est dans vos bras, contre votre sein, plein de glaires et plein de vie.

Vous êtes maman !

La délivrance

Bébé a quitté votre ventre, mais vous n’en avez pas fini avec la salle d’accouchement, après l’expulsion, voici venu le temps capital de la délivrance : l’expulsion du placenta, qui survient généralement une demi-heure après la naissance de votre enfant.

À ce moment-là, les contractions recommencent, moins douloureuses que pendant l’accouchement (et généralement, si vous avez choisi la péridurale, vous êtes encore anesthésiée), et la chute d’hormones provoque une hémorragie qui permet le décollement du placenta.

C’est le bon déroulement de cette opération – la plus délicate de tout l’accouchement, selon certains obstétriciens -, ainsi que l’aspect de votre placenta, qui est attentivement surveillée. Il convient d’éviter à la fois une “hémorragie de la délivrance” et une “ infection puerpérale”, qui apparaît quand des morceaux de placenta ou de membrane sont restés à l’intérieur de l’utérus.

Et la césarienne ?

Le positionnement du bébé en siège, un placenta praevia c’est à dire, qui “bouche la sortie”, un kyste ovarien mal placé, un bébé trop petit ou trop gros… Il existe de nombreuses raisons pour envisager une naissance par césarienne, qu’elle soit programmée ou décidée en urgence.

Si ce mode d’accouchement frustre de nombreuses mères, le mode opératoire a considérablement évolué grâce à la généralisation de la péridurale. Désormais, la maman césarisée assiste à la naissance de son enfant, à défaut d’y participer. Elle peut le mettre au sein dès ses premiers cris, le papa peut même être présent (ce n’est pas vrai partout, malheureusement).

Concrètement, césariser (c’est ainsi que serait né César) une femme enceinte consiste à inciser horizontalement la peau à la limite du pubis, sur environ 10 centimètres. Le chirurgien écarte ensuite les muscles de l’abdomen, ouvre l’utérus, aspire le liquide amniotique avant de sortir votre bout de chou, d’extraire le placenta et de couper le cordon ombilical.
L’opération en elle-même ne dure pas plus de 10 à 15 minutes.

Par contre, la phase de couture est plus longue. Il faut une bonne demi-heure au praticien pour réparer tous les tissus incisés. La jeune mère reste une demi-heure en salle d’éveil. Deux heures où elle ne doit pas être privée de son enfant, contrairement à des pratiques malheureusement trop répandues.

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